Kawasaki Ninja 250R : L'essai complet
À l'heure du "toujours plus" où les constructeurs rivalisent d'investissements technologiques pour séduire une clientèle à la recherche de machines dérivées de la compétition, Kawasaki propose une nouvelle moto dans la très sportive famille des Ninja : une 250 cm3. Principalement connue dans notre pays sur les scooters, cette cylindrée boudée par les motards pourrait redevenir à la mode grâce à une évolution des besoins et des mœurs, notamment en ville. Avec son carénage intégral, ses demi-guidons et son look sportif, la Kawasaki Ninja 250R tranche avec l'idée qu'on se fait d'une moto à vocation urbaine, et c'est bien sur ce point que le pari de Kawasaki peut se révéler payant. C'est à Barcelone que nous avons pu l'essayer, entre embouteillages, ronds-points et routes de campagne. Car avec son bicylindre de 33 chevaux, la petite Ninja n'est pas ridicule une fois sortie de la ville, si l'on apprend à composer avec les limitations inhérentes à une moto de son gabarit. Un gabarit qui ne pourra que séduire les débutants, tout en leur offrant une sportive qui ne fera pas fuir leur assureur.
Un look valorisant, une légèreté et une souplesse moteur rassurante en ville
"C'est vraiment une 250 ?" Venant d'un passant lors d'une halte en ville pour cette présentation, la question démontre bien que le gabarit de la Ninja 250R étonne. Reposant sur sa béquille latérale, équipée de disques de freins "pétale", la Kawasaki évoque plus une 500 cm3, à l'image de sa devancière ZZR 250 qui n'a jamais franchi les frontières européennes voire même l'ER6-F, dont elle reprend l'optique. Pourtant, au moment de monter sur la Ninja 250R, le sentiment est tout autre. Le pneu arrière, large de seulement 130 mm, contraste avec l'habillage de la moto. Une fois en selle, les deux pieds bien à plat au sol (quand on mesure comme moi 1,70m), on a vraiment le sentiment de prendre place sur une 125 cm3 tant elle se révèle légère à déplacer. Son poids contenu, son rayon de braquage et ses pneus étroits seront appréciés des petits gabarits, des débutant et des femmes. Kawasaki ne s'en cache pas puisque la Ninja vise les débutants et ceux qui utilisent un deux-roues pour se rendre au travail. Look de sportive, légèreté de petite cylindrée, quel est vraiment le terrain de jeu de la Kawasaki Ninja 250R ? C'est en centre-ville que nous avons découvert la moto. Et il faut bien reconnaître que c'est dans ces conditions que son agilité se dévoile. Accusant seulement 154 kg (à sec) sur la balance, la petite Ninja se faufile sans problème dans le trafic. Les jambes peu repliées autour d'un réservoir étroit, on la dirige sans forcer sur les demi-guidons ou les repose-pieds, en prenant juste garde à ne pas heurter les rétroviseurs des 4x4 avec ceux de la Ninja. Ceux-ci, bien écartés et placés en hauteur, ne vibrent pas et offrent une visibilité quasi parfaite, ce qui est devenu rare mais se révèle pratique et sécurisant. Discret dans les bas et mi-régimes, le moteur fait légèrement osciller la Ninja de gauche à droite au feu. Surprenant sur un twin vertical mais pas désagréable, ce balancement s'estompe dès les premiers tours de roues. Comme tous les twins, celui de la 250R cogne quelque peu, sous les 2 000 tr/min dans son cas, mais du fait de sa petite cylindrée les à-coups se ressentent finalement peu et il n'y a pas besoin de beaucoup faire cirer l'embrayage pour s'élancer. À ce sujet, le levier d'embrayage, s'il s'actionne sans demander d'effort exagéré, n'est pas réglable, tout comme son homologue dédié au frein avant. Il est bien dommage de ne pas pouvoir adapter l'écartement des leviers à sa morphologie ! Progressif, le freinage n'appelle aucune critique. Les deux pistons juxtaposés se montrent bien suffisants pour arrêter la moto. Non réglable, la fourche assure correctement sa fonction et ne vient pas talonner, même sur un freinage relativement appuyé. Ainsi, la Ninja 250R se montre confortable, filtrant les petits chocs plus efficacement que la selle peu épaisse.
D'un comportement agréable et assez neutre en ville, le moteur de la Kawasaki Ninja 250R change de comportement à l'approche des 8 000 tr/min, incitant à sortir des embouteillages pour le laisser s'exprimer et tester par la même occasion l'efficacité de la partie cycle.
Compte-tours bloqué à 14 000 tr/min, seuls les pneus incitent à relâcher
S'il est assez difficile de flirter avec la zone rouge dans les embouteillages, les premiers kilomètres de voie rapide pour quitter Barcelone laissent entrevoir la deuxième personnalité de la Kawasaki. Passé 9 000 tr/min, on prend conscience de la dénomination "R" de la 250 cm3. L'aiguille du compte-tours grimpe (très) rapidement tandis que l'échappement oublie sa discrétion urbaine pour hurler jusqu'en zone rouge. Alors que celle-ci débute à 13 000 tr/min, le moteur s'autorise à prendre un peu plus de 14 000 tr/min avant de demander un changement de rapport. La boîte de vitesses, douce, demande tout de même à bien décomposer les mouvements sous peine de parfois se retrouver sur un faux point mort, notamment lors des rétrogradages. Malgré une puissance de "seulement" 33 chevaux, le moteur affiche une belle santé et c'est avec un réel plaisir qu'on se prend à jouer avec les hauts régimes pour entrer rapidement dans les virages des petites routes sur les hauteurs de la capitale catalane. À ce petit jeu, la partie cycle se montre efficace. La moto change d'angle avec une aisance qui ne surprendrait pas sur une hypersport et on se surprend même à déhancher sans s'en rendre compte. Le cadre tubulaire se montre sain et met rapidement en confiance. Un peu trop d'ailleurs puisque la Kawasaki Ninja 250R nous gratifiera de peu rassurantes glisses provoquées par... ses pneus. Destinées à un usage routier "classique", les gommes RX-01 du fabricant IRC montrent leur limite quand on commence à chercher l'angle maximal. Il faut toutefois préciser que le bitume espagnol, parfois poussiéreux, n'était pas toujours irréprochable.
Malgré ces quelques chaleurs, la Ninja 250R a fait preuve d'un comportement dynamique plus que plaisant à allure soutenue. Emprunté à l'ancienne ZZR 250 et équipé d'une injection électronique à double papillon (afin d'avoir un comportement plus doux), ce moteur d'un quart de litre a un capital "fun" non négligeable en usage routier. Bien entendu, il ne faut pas espérer dépasser un camion en profitant du couple, mais en restant entre 9 000 et 14 000 tr/min, les relances sont tout à fait honorables et le constat est évident, on a affaire à une vraie sportive. Dommage que les pneus viennent à nouveau freiner les ardeurs en milieu de virage, mais grâce aux dimensions courantes, il est tout à fait possible de les remplacer par des gommes plus performantes, certes au détriment de la longévité. Pour ceux qui envisagent de longs trajets au guidon de cette Ninja, sachez que la position de conduite ne se montre pas pénalisante, les demi-guidons n'étant pas placés trop bas et la bulle soulageant suffisamment le buste de la pression du vent.
250 cm3, une cylindrée suffisante pour profiter d'un deux-roues ?
Si Kawasaki vise en priorité l'Espagne et l'Italie avec cette Ninja 250R - les législations de ces pays privilégiant cette cylindrée - ainsi que les États-Unis, les 300 exemplaires prévus pour la France devraient intéresser ceux qui ont besoin de plus de puissance qu'une 125 cm3 et ne disposent pas d'un gros budget. En effet, la Kawasaki Ninja 250R est annoncée au prix de 4 349 €, soit un tarif inférieur à celui de la Yamaha YBR 250, sa seule concurrente (hors scooter) dans notre pays. À l'usage, avec des pneus de petite dimension et une consommation réduite (à peine 4,2 litres aux 100 km lors de notre essai), elle saura protéger le portefeuille des jeunes permis, si les assureurs jouent le jeu. Certes, Suzuki proposait il y a encore peu de temps à 4 999 € une moto carénée de 500 cm3, mais la GS 500 F ne figure plus au catalogue et son moteur était linéaire quand le bouilleur de la Ninja possède un caractère plus sportif. Les débutants (car la Ninja 250R ne dépasse pas les 34 chevaux imposés par le bridage des jeunes permis), utilisateurs urbains à la recherche d'une 2ème moto et les petits budgets auraient tort de ne pas jeter un oeil à cette surprenante Kawasaki Ninja 250R.
Par P'tit Lu, photos Tom Hanstraa, Wout Meppelin et David Reygondeau
À l'heure du "toujours plus" où les constructeurs rivalisent d'investissements technologiques pour séduire une clientèle à la recherche de machines dérivées de la compétition, Kawasaki propose une nouvelle moto dans la très sportive famille des Ninja : une 250 cm3. Principalement connue dans notre pays sur les scooters, cette cylindrée boudée par les motards pourrait redevenir à la mode grâce à une évolution des besoins et des mœurs, notamment en ville. Avec son carénage intégral, ses demi-guidons et son look sportif, la Kawasaki Ninja 250R tranche avec l'idée qu'on se fait d'une moto à vocation urbaine, et c'est bien sur ce point que le pari de Kawasaki peut se révéler payant. C'est à Barcelone que nous avons pu l'essayer, entre embouteillages, ronds-points et routes de campagne. Car avec son bicylindre de 33 chevaux, la petite Ninja n'est pas ridicule une fois sortie de la ville, si l'on apprend à composer avec les limitations inhérentes à une moto de son gabarit. Un gabarit qui ne pourra que séduire les débutants, tout en leur offrant une sportive qui ne fera pas fuir leur assureur.
Un look valorisant, une légèreté et une souplesse moteur rassurante en ville
"C'est vraiment une 250 ?" Venant d'un passant lors d'une halte en ville pour cette présentation, la question démontre bien que le gabarit de la Ninja 250R étonne. Reposant sur sa béquille latérale, équipée de disques de freins "pétale", la Kawasaki évoque plus une 500 cm3, à l'image de sa devancière ZZR 250 qui n'a jamais franchi les frontières européennes voire même l'ER6-F, dont elle reprend l'optique. Pourtant, au moment de monter sur la Ninja 250R, le sentiment est tout autre. Le pneu arrière, large de seulement 130 mm, contraste avec l'habillage de la moto. Une fois en selle, les deux pieds bien à plat au sol (quand on mesure comme moi 1,70m), on a vraiment le sentiment de prendre place sur une 125 cm3 tant elle se révèle légère à déplacer. Son poids contenu, son rayon de braquage et ses pneus étroits seront appréciés des petits gabarits, des débutant et des femmes. Kawasaki ne s'en cache pas puisque la Ninja vise les débutants et ceux qui utilisent un deux-roues pour se rendre au travail. Look de sportive, légèreté de petite cylindrée, quel est vraiment le terrain de jeu de la Kawasaki Ninja 250R ? C'est en centre-ville que nous avons découvert la moto. Et il faut bien reconnaître que c'est dans ces conditions que son agilité se dévoile. Accusant seulement 154 kg (à sec) sur la balance, la petite Ninja se faufile sans problème dans le trafic. Les jambes peu repliées autour d'un réservoir étroit, on la dirige sans forcer sur les demi-guidons ou les repose-pieds, en prenant juste garde à ne pas heurter les rétroviseurs des 4x4 avec ceux de la Ninja. Ceux-ci, bien écartés et placés en hauteur, ne vibrent pas et offrent une visibilité quasi parfaite, ce qui est devenu rare mais se révèle pratique et sécurisant. Discret dans les bas et mi-régimes, le moteur fait légèrement osciller la Ninja de gauche à droite au feu. Surprenant sur un twin vertical mais pas désagréable, ce balancement s'estompe dès les premiers tours de roues. Comme tous les twins, celui de la 250R cogne quelque peu, sous les 2 000 tr/min dans son cas, mais du fait de sa petite cylindrée les à-coups se ressentent finalement peu et il n'y a pas besoin de beaucoup faire cirer l'embrayage pour s'élancer. À ce sujet, le levier d'embrayage, s'il s'actionne sans demander d'effort exagéré, n'est pas réglable, tout comme son homologue dédié au frein avant. Il est bien dommage de ne pas pouvoir adapter l'écartement des leviers à sa morphologie ! Progressif, le freinage n'appelle aucune critique. Les deux pistons juxtaposés se montrent bien suffisants pour arrêter la moto. Non réglable, la fourche assure correctement sa fonction et ne vient pas talonner, même sur un freinage relativement appuyé. Ainsi, la Ninja 250R se montre confortable, filtrant les petits chocs plus efficacement que la selle peu épaisse.
D'un comportement agréable et assez neutre en ville, le moteur de la Kawasaki Ninja 250R change de comportement à l'approche des 8 000 tr/min, incitant à sortir des embouteillages pour le laisser s'exprimer et tester par la même occasion l'efficacité de la partie cycle.
Compte-tours bloqué à 14 000 tr/min, seuls les pneus incitent à relâcher
S'il est assez difficile de flirter avec la zone rouge dans les embouteillages, les premiers kilomètres de voie rapide pour quitter Barcelone laissent entrevoir la deuxième personnalité de la Kawasaki. Passé 9 000 tr/min, on prend conscience de la dénomination "R" de la 250 cm3. L'aiguille du compte-tours grimpe (très) rapidement tandis que l'échappement oublie sa discrétion urbaine pour hurler jusqu'en zone rouge. Alors que celle-ci débute à 13 000 tr/min, le moteur s'autorise à prendre un peu plus de 14 000 tr/min avant de demander un changement de rapport. La boîte de vitesses, douce, demande tout de même à bien décomposer les mouvements sous peine de parfois se retrouver sur un faux point mort, notamment lors des rétrogradages. Malgré une puissance de "seulement" 33 chevaux, le moteur affiche une belle santé et c'est avec un réel plaisir qu'on se prend à jouer avec les hauts régimes pour entrer rapidement dans les virages des petites routes sur les hauteurs de la capitale catalane. À ce petit jeu, la partie cycle se montre efficace. La moto change d'angle avec une aisance qui ne surprendrait pas sur une hypersport et on se surprend même à déhancher sans s'en rendre compte. Le cadre tubulaire se montre sain et met rapidement en confiance. Un peu trop d'ailleurs puisque la Kawasaki Ninja 250R nous gratifiera de peu rassurantes glisses provoquées par... ses pneus. Destinées à un usage routier "classique", les gommes RX-01 du fabricant IRC montrent leur limite quand on commence à chercher l'angle maximal. Il faut toutefois préciser que le bitume espagnol, parfois poussiéreux, n'était pas toujours irréprochable.
Malgré ces quelques chaleurs, la Ninja 250R a fait preuve d'un comportement dynamique plus que plaisant à allure soutenue. Emprunté à l'ancienne ZZR 250 et équipé d'une injection électronique à double papillon (afin d'avoir un comportement plus doux), ce moteur d'un quart de litre a un capital "fun" non négligeable en usage routier. Bien entendu, il ne faut pas espérer dépasser un camion en profitant du couple, mais en restant entre 9 000 et 14 000 tr/min, les relances sont tout à fait honorables et le constat est évident, on a affaire à une vraie sportive. Dommage que les pneus viennent à nouveau freiner les ardeurs en milieu de virage, mais grâce aux dimensions courantes, il est tout à fait possible de les remplacer par des gommes plus performantes, certes au détriment de la longévité. Pour ceux qui envisagent de longs trajets au guidon de cette Ninja, sachez que la position de conduite ne se montre pas pénalisante, les demi-guidons n'étant pas placés trop bas et la bulle soulageant suffisamment le buste de la pression du vent.
250 cm3, une cylindrée suffisante pour profiter d'un deux-roues ?
Si Kawasaki vise en priorité l'Espagne et l'Italie avec cette Ninja 250R - les législations de ces pays privilégiant cette cylindrée - ainsi que les États-Unis, les 300 exemplaires prévus pour la France devraient intéresser ceux qui ont besoin de plus de puissance qu'une 125 cm3 et ne disposent pas d'un gros budget. En effet, la Kawasaki Ninja 250R est annoncée au prix de 4 349 €, soit un tarif inférieur à celui de la Yamaha YBR 250, sa seule concurrente (hors scooter) dans notre pays. À l'usage, avec des pneus de petite dimension et une consommation réduite (à peine 4,2 litres aux 100 km lors de notre essai), elle saura protéger le portefeuille des jeunes permis, si les assureurs jouent le jeu. Certes, Suzuki proposait il y a encore peu de temps à 4 999 € une moto carénée de 500 cm3, mais la GS 500 F ne figure plus au catalogue et son moteur était linéaire quand le bouilleur de la Ninja possède un caractère plus sportif. Les débutants (car la Ninja 250R ne dépasse pas les 34 chevaux imposés par le bridage des jeunes permis), utilisateurs urbains à la recherche d'une 2ème moto et les petits budgets auraient tort de ne pas jeter un oeil à cette surprenante Kawasaki Ninja 250R.
Par P'tit Lu, photos Tom Hanstraa, Wout Meppelin et David Reygondeau
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